lundi 24 janvier 2011

La révolution par le feu

C'est un sentiment très étrange quand la réalité finit par rejoindre la fiction. Dans Katharina, j'ai écrit un passage dans lequel je mets en avant le fait, que selon moi, dans la configuration actuelle de notre société, la personne qui s'immole en signe de protestation est le plus grand des révolutionnaires. L'évolution de la situation politique en Tunisie et dans d'autres pays du Maghreb semble me donner raison. Le suicide comme arme de combat.

J’ai imaginé l’histoire d’un homme
Une autre version de moi même
Qui entrerait en résistance
Il commencerait par échafauder différents scénarios de lutte armée
D’abord en groupe
Puis finalement seul
Plastiquer le siège de l’UBS
Foutre le feu à toutes les Migros
Enlever le patron de Rolex et le séquestrer dans une prison du peuple
Pour se rabattre sur une action encore plus spectaculaire et radicale
D’abord convoquer les médias
Télévision
Radio
Presse écrite
Lire une déclaration solennelle
Et s’immoler en direct
J’ai bien dit
          S’immoler en direct
L’homme qui s’immole en signe de protestation est un révolutionnaire
L’homme qui s’immole en direct au téléjournal est le plus grand des révolutionnaires
Que ceux qui ne sont pas d’accord avec moi s’immolent maintenant
Un acte inoubliable
Magnifique
Qui marquerait à jamais l’histoire du théâtre

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