lundi 21 juin 2010

Le making off

Texte supprimé dans la version définitive d'Une histoire suisse, spectacle créé en avril 2010 au Théâtre Saint Gervais Genève. Soit la traversée subjective de l'histoire de ce beau pays de 1291 à nos jours.

FREDDO. – Avant d’aborder la dernière partie du spectacle, nous tenions à vous proposer un petit making off. Un bonus avant l’heure.
FABIEN. – Vous immerger plus profondément à l’intérieur de notre processus de création.
FANNY. – En vrais rats de bibliothèque, nous avons lu de nombreux documents sur la Suisse. Des articles de journaux. De magazines. Des articles piochés sur Internet. Et évidemment quelques livres.
NATHALIE. – Des livres qui ont fait polémique en leur temps. Des livres qui ont valu des procès à leurs auteurs. Des classiques de l’écriture contestataire. Comme Une Suisse au dessus de tout soupçon de Jean Ziegler. Un brûlot incandescent. Un pavé dans la mare. Un livre vendu à des millions d’exemplaires. Un livre qui a fait de son auteur un martyr dans son propre pays.
FREDDO. – Il l’a surtout rendu très riche.
MATHIAS. – J’ai cru que je ne le finirais jamais. Je me suis aussi farci La Suisse lave plus blanc. Le bonheur d’être Suisse. La Suisse, l’or et les morts. Tous de Jean Ziegler. Une vraie entreprise commerciale.

MARCELA. – Il y a eu des lectures plus reposantes. Comme Histoire suisse de Grégoire Nappey, illustré par Mix & Remix qu’on achète à la poste.
FABIEN. – Oui. Oui. Il est drôle ce Mix & Remix. Il est la preuve que l’humour suisse existe. Il y a ce dessin dans le bouquin. Comment c’est ? Attendez. Non. C’est super drôle. Il y a. Puis après c’est. Il y a un des personnages qui dit. Enfin voilà. Bref.
MARCELA. – Nous avons regardé des films documentaires.
NATHALIE. – On m’a dit que Jerrycan a pleuré pendant la projection de Heimatklange, un film sur l’art du yodle à travers le portrait de trois chanteurs.
FABIEN. – Marcela a été horrifiée par Let’s make money, un reportage sur le système financier.
FANNY. – Freddo s’est enthousiasmé pour Max Frisch, citoyen.
MATHIAS. – Pour une fois qu’il s’enthousiasme pour quelque chose.
MARCELA. – Nathalie n’a rien vu. Elle n’était jamais avec nous pour regarder les films.
FREDDO. – Fabien a demandé à être SuperSuisse après la projection de The yes men fix the world parce que lui aussi voulait enfiler une tenue ridicule pour parler d’économie.
JERRYCAN. – Et Fanny vous savez ce qu’elle a fait ?
MARCELA. – Elle a mangé des dattes aux mandarines pendant L’encerclement.
FANNY. – L’encerclement, un film qui expose pendant pratiquement trois heures les thèses néolibérales à travers les réflexions et les analyses d’intellectuels de renom. Un film d’entretiens. Un film très aride. Austère. Ça pourrait être un film suisse. Mathias a vécu une expérience très particulière avec L’encerclement. Combien de fois l’as-tu regardé Mathias ?
MATHIAS. – Quatre.
FANNY. – Tu peux nous citer un extrait s’il te plaît.
MATHIAS. – Avec plaisir. Il cite.
FANNY. – L’encerclement, ce n’est pas seulement des propos d’une rare densité, d’une incroyable force de persuasion, c’est aussi une musique très particulière qui s’intercale entre les différents entretiens.
NATHALIE. – Nous allons vous en jouer un extrait.
Ils jouent une musique dissonante.
FREDDO. – Ce spectacle n’aurait pas existé sans les nombreuses personnes que nous avons rencontrées. Banquiers. Gestionnaires de fortune. Traders. Journalistes. Historiens. Politiciens. Simples particuliers.
NATHALIE. – Évidemment nous les remercions tous.
MARCELA. – Dans un sens, c’était frustrant ce travail préparatoire. Même en s’attachant à l’angle économique, nous avons été contraints à des choix. La matière était trop dense.
MATHIAS. – Rassurez-vous. Si le spectacle a du succès, nous vous promettons une suite.
NATHALIE. – Nous ne vous dresserons pas le catalogue de tout ce que nous aurions voulu aborder mais que finalement nous avons décidé de mettre de côté.
FANNY. – La clef du succès, c’est de fidéliser le client avec un produit attractif. Et après ne pas le lâcher.
MARCELA. – Ne surtout pas le lâcher.
FABIEN. – Bravo. Vive la Suisse.

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